Je viens de trouver la réponse à une question qui me tauraudait m'était venue à l'esprit à propos des gansey et des fair-isles, traditionnellement tricotés en rond. Comment faisaient les tricoteuses d'autrefois sans aiguilles circulaires ?

La réponse au coeur d'un article du dernier Interweave knits.

3 longues aiguilles double pointes.

Ca paraissait pourtant évident !...

Et la pelote attachée à la jupe avec une épingle.

Et il n'est pas peu fièr, le seul homme sur la photo !

Vous ne les trouvez pas seyants, leurs petits pulls gansey ajustés à manches courtes, avec un bouton sur l'encolure ? C'est exactement la forme du col de Aberlady, de Alice Starmore. Celui-là, il est dans mes tablettes depuis un moment, il va falloir que je cède à la tentation...

Il a mis longtemps pour arriver, mais il est tellement bien ! Et il contient au moins deux modèles qui conviendraient pour la laine noire filée main.

Ca tombe bien, j'ai bouclé les corrections et les bulletins du premier trimestre. Ouuuuuuaaaaiiiiissss !!!

J'ai retordu un peu de mérinos bleu-vert en 2-ply, et je ne suis pas du tout convaincue par le résultat; la juxtaposition des couleurs les affadit considérablement, et l'effet général est un peu "brouillon-brouillé" (écheveau à gauche).

Je vais donc suivre mon idée première, retordre tout ceci avec la technique du Navajo-ply (échantillon de droite).

- quand je vous disais que le vert devenait tout fade en mélange...-

En tous cas, ce mérinos londonnien donne une matière d'une douceur exceptionnelle une fois sorti de la bobine. Si vous avez l'occasion d'aller chez Handweavers's studio à Londres, ruez-vous sur les petites bouboules de toutes les couleurs !

(dis, Doudou, on n'irait pas faire un peu de shopping à London ? ...)

L'écharpe tricotée cet été pour une amie a eu tellement de succès qu'une autre amie m'en a commandé une. C'est donc reparti avec de riches couleurs automnales.

Mais cette fois, j'aurai les bonnes fournitures, une circulaire en bambou a rejoint ma trousse à outils.
Je ne me voyais pas remonter 250 mailles sur des aiguilles droites, non-non-non, ça c'est sûr...

Toujours en pure laine Malmédy, toujours en double fil avec des aiguilles 5,5, toujours le modèle tricoté en largeur du livre Tricot tendance.

J'adore ça, décidément le gansey. Ca monte tout seul, les motifs sont très faciles à mémoriser mais font de l'effet. Miam !

Du côté du filage, je peux dire que le pré-drafting a changé ma vie ! J'avais vu sur les sites consacrés au filage qu'il était conseillé de dédoubler les mèches de laine dans la largeur (ça, je faisais) et de les étirer dans la longueur AVANT de commencer à filer. Et ça, je ne faisais pas...Et voilà pourquoi mes fils n'étaient jamais bien réguliers, ce que je compensais en disant " de toutes façons, si je veux de la laine régulière, je vais chez à La Lainière"...

Ben voilà, c'est ça qui change tout. La preuve: avec une aiguille 2,5 pour donner l'échelle. Mon Loulou n'avait jamais rien vu passer d'aussi fin.

Et comme c'est aussi ma première laine filée avec la plus grande vitesse, je me sens comme un enfant qui fait enfin du vélo sans les roulettes...

la petite marinière à emmanchures américaines arrivée aujourd'hui chez Violaine.

Modèle du livre Les Bébés de La Droguerie, en pure laine Malmédy écru et vert anis (parce que je sais que Violaine aime bien ce vert)

Voilà pourquoi il y a trois semaines, il y a eu un creux dans le postage des messages, je ne pouvais rien montrer...mais je me suis bien amusée.

Hier soir, en feuilletant l'un de mes deux exemplaires de Spin Off rapportés de Londres cet été.

Voilà, c'est comme ceci que je pourrais employer les minis boules de mérinos dans les tons de verts et bleus !

Ca tombe bien, mon Loulou s'ennuyait, et moi, il me manquait.

Accessoirement, toutes les 4 pages de Spin Off, il y a une photo de cardeuse qui me nargue de ses p'tites dents...ça n'éneeeeerve !!!

J'ai commencé la seconde chaussette...le plus dur est fait.

Il fait un temps extrêmement gris et triste aujourd'hui, mais j'ai tout de même pu capter à peu près la couleur de Lochinver.

Il s'agit d'un pure laine rose fushia Pingouin que j'avais détricotée cet été, je n'aimais pas les proportions du pull réalisé deux ans plus tôt. Par contre, je ne voulais pas oublier dans un coin une laine si pimpante !

Voici donc ma nouvelle drogue: les points texturés des gansey sont addictifs, on a toujours envie de faire un rang de plus pour voir les motifs se dessiner peu à peu. J'ai tenu compte de la tendance de cette laine à se détendre, j'espère obtenir les bonnes mesures après blocage.

Cette laine a les mêmes caractéristiques que la Malmédy de La Lainière: comme j'ai peur d'être un peu juste avec mes 9 pelotes de rose, je pourrai toujours tricoter les manches dans uine couleur contrastante...même si ce n'est pas très conforme à la tradition...
Mmmh, après tout, les gansey pur jus d'autrefois avaient souvent le bas des manches sans motifs, de manière à pouvoir refaire les poignets usés dans une laine neuve sans devoir tout redéfaire (on tricote les manches de haut en bas, en relevant des mailles sur le corps). Ca ne m'étonnerait pas que certains se soient retrouvés avec des pulls bicolores...

Bref, il va falloir que je me fasse violence pour monter les mailles de la seconde chaussette noire...

Ca fait des semaines que j'y pense. Avec le retour du froid, j'ai immanquablement envie de bon gros pulls à torsades, de cols roulés à mailles texturées.

En attendant de trouver la laine parfaite pour réaliser Filey, le superbe pull d'Alice Starmore qui mélange torsades et points gansey, j'ai débuté ce week-end Lochinver, tiré lui aussi du livre "Fishermen's sweaters". Ce sera le premier gansey de ma vie !

Filey, un jour c'est sûr, je le ferai !

Lochinver. Pour lui, c'est parti !

C'est un pull tunique qui débute par deux pans tricotés à part, pour le bas du dos et du devant. On reprend ensuite tout sur une circulaire, et on continue en une seule pièce. Et comme c'est un vrai gansey, il aura des goussets sous les bras. Une nouvelle aventure en perspective ! Chouette !

Je suis l'assure: ce ne sont pas les mains d'un rappeur, mais bien celles d'un saxophoniste de jazz. Seulement, pour la photo, il a sorti ses plus beaux atours... 

Musicien ravi, concert réussi ?