Cette année, une équipe de fileuses hyper motivées s'est organisée sur Ravelry pour filer chaque jour d'épreuve du tour de France. Je vais suivre les copines dans leur challenge, il va y avoir du sport. En tous cas, c'était trop marrant de les voir fourbir leurs armes ces dernières semaines, stocker les réserves nécessaires, et même présenter leur monture durant ces derniers jours.

Allez, la team Tricot and Co !

De mon côté, comme les défis et les projets collectifs ne sont pas trop mon truc, pour les créations manuelles, je suis mon petit bonhomme de chemin, tranquillou, entre deux séances de corrections de copies du bac.

La laine jaune est filée entièrement. Je ne l'ai pas encore mètrée, mais visiblement, il y en a une sacrée longueur.

230 grammes de light fingering, tout de même.
Trois bobines pleines à craquer lors du retors.

Et comme les copies, c'est la loose à cette période l'année scolaire, j'ai profité d'une promo sur Craftsy pour m'offrir la vidéo Jean-ius. C'est un cours qui donne les outils techniques pour copier son jean pref'-de-pref', sans avoir à le démonter.

Ma victime est déjà toute trouvée (et même toute trouée... bon, ok, je sors): ce jean que je n'arrive pas à jeter, alors que même pour bricoler, il est trop déchiré. Mais chaque fois que je l'enfile, je pleure de n'en avoir pas acheté 4 d'un coup, cette année-là (forcément, il était supprimé de la collection la saison suivante).

J'ai eu une petite obsession de châle jaune, dernièrement. Pour avoir vu un très joli modèle tricoté par Fa2ny, et bavé devant les photos de And so are you et Prairie.

J'ai teint de la mèche d'origine inconnue en technique mixte: en immersion avec des colorants alimentaires (2 pipettes et demi de jaune et 5 gouttes de rouge Vahiné). Quand la teinte a été presque entièrement absorbée, j'ai ajouté à la pipette par endroits un orange Vahiné et un peu de jaune Curry de chez Silkolor.

Je voulais à tout prix éviter deux choses: une teinture pastel, et une teinture jaune fluo. Je suis donc assez contente du résultat, même si je trouve que les nuances ont tendance à disparaître dans l'écheveau filé.

C'est un light fingering. Pour le modèle, on verra en fonction du métrage final.

Et ce matin, j'ai pris en photo mon "fifty shades of moutons", juste avant l'étape de découpage des steeks.

Depuis, 4 rangs de sécurisation à la machine à coudre ont été faits, et la coupure a eu lieu, sans anesthésie ni rien...

Là, juste au niveau de la maille du milieu.

Et une fois la grande chose dépliée, j'ai gardé un sourire béât sur le visage pendant plusieurs minutes.

On dit que ce sont les plus mal chaussés. C'était un peu le cas à la maison pour les stylos: j'ai offert des stylos en bois tourné à plusieurs amis, mais mon compagnon continuait à écrire avec un bic de base.

Je lui ai laissé choisir son carrelet de bois, ses pièces en métal, et j'ai suivi ses indications pour la forme: "élancé mais pas trop fin".

Stylo bille standard, corps en ébène.

Les premiers mois de ma pratique du tournage, je voyais facilement mes progrès: être capable de fixer une pièce de bois sans risquer de la voir voler dans l'atelier, réussir à obtenir à peu près la forme que j'avais en tête au départ, apprendre à adapter mes gestes aux différentes essences, savoir choisir l'outil adapté.

Maintenant, la marge de progression est plus ténue, mais je continue à me rendre compte du chemin accompli chaque semaine.

Hier, j'ai achevé trois fuseaux qui attendaient la touche finale (une petite entaille à l'arrière, un crochet, un dernier coup de cire) et une fois la phase de test terminée, j'ai réalisé que tous les trois étaient de bons fuseaux, bien équilibrés, jolis à regarder, à grande inertie. Avant, un fuseau sur deux était juste bon pour la déco.

J'ai aussi repris un morceau de loupe de thuya. J'avais travaillé ce bois cet hiver, mais il est tellement tendre et fragile que j'avais préféré repartir sur des bois plus dociles.

Et là, ça a été tout seul.

Et en prime, l'atelier est tout empli des parfums de poivre et de citron.

Plus de détails sur ces fuseaux ICI, aux pages de juin 2013

Edit après le passage du livreur:

Ouahhhh !

Soyez les bienvenus à la maison. Surtout vous, la loupe d'orme, le bouleau madré, le ziricote et le hêtre échauffé.

Mais mandrin à tiges fines, toi aussi, tu étais attendu avec impatience.

Après une semaine qui m'a laissée éloignée de l'atelier, il a fallu en mettre un bon coup ce week-end. L'objectif était de proposer du choix à une copine souhaitant débuter au fuseau suspendu (mais déjà expérimentée en filage).

J'avais un petit russe en stock, j'ai fabriqué un français, et deux fusaïoles pour tibétain compatibles avec la même tige.

J'ai continué à expérimenter avec du buis. Ce bois m'avait beaucoup plu le mois dernier pour un fuseau turc, il réagit avec la même docilité au tournage. Je sens que c'est le début d'une longue série.

Voici donc le petit français, sans doute un peu trop léger. Mais c'est normal, c'est un nouveau bois pour moi, il faudra que je prenne le temps de tester d'autres proportions.

La fusaïole la plus large rendait le fuseau un peu fatiguant à lancer, je pense qu'elle sera bien mieux adaptée sur un fuseau suspendu.

C'est donc la fusaïole la plus légère et compacte qui a été choisie. Elle rend le fuseau rapide, et avec un bonne inertie. La tige est en noyer.

Mission accomplie.

Les espaces libres de la boite ont été aménagés, la charkha est à présent un outil autonome, un véritable petit rouet de poche.

Le lazy-kate à fuseau est simplement formé de deux blocs de bois assez lourds, ils sont amovibles, ce qui permet de les poser sur le côté pour le retors.

Le couvercle contient deux petites boites de rangement, ainsi qu'un échéveaudoir démontable.

Je n'ai pas trouvé pour l'instant de système de fermeture satisfaisant pour le couvercle, mais à part ça, la charkha est finie. Et j'ai refait des essais de filage, je crois que je commence à trouver le bon geste, et surtout la bonne quantité de torsion pour avoir un fil convenable.

Quant à la couverture aux moutons, elle monte, elle monte. Mais en manipulant le tricot pour prendre la photo, argh, j'ai cassé une pointe d'aiguille circulaire.

J'avais prévu large en achetant la laine Cascade eco+, il me reste un écheveau non entamé de 250 grammes. C'est une couleur moutarde de la gamme Heather, donc une teinte nuancée très riche, pure laine.

Cette seconde photo donne une idée plus fidèle de la couleur.

A tricoter en 5-6, 437 m dans ce gros écheveau dodu. J'en demande 10 euros.

Retrouvés aussi deux pochettes patrons jamais ouvertes.

Ce sont des tailles 34 à 44 pour le Burda, 34 à 46 pour le Neue Mode.

La pochette Burda n°3379 comprend deux nuisettes  (et deux caraco en version courte), ainsi qu'une culotte boxer.

La pochette Neue Mode n° 22625 comprend une robe à bretelle et des variations (essentiellement la forme des bretelles).

Chaque pochette à 4 euros.

Les frais d'envois ne sont pas compris.

Et je vous signale qu'il reste des livres de coutures disponibles en suivant ce lien, et celui-là.