15 jours sans tourner le moindre morceau de bois, il m'a fallu un peu de temps pour reprendre mes marques.

J'ai monté sur le tour un joli bloc de bubinga, et les premières pièces d'un fuseau tibétain ont vu le jour.

Très belle essence qui réagit bien au ponçage et prend de belles nuances chaudes sous la cire.

Aujourd'hui marque aussi la date de ma première commande de bois "sur mesure". Si tout va bien, je devrais pouvoir tenter des fuseaux russes en olivier et en ... ERABLE MOUCHETE !!! (le bird's eye mapple dont je rêvais autant que du bouleau madré...)

C'est devenu une habitude (une excellente habitude): comme tous les 2-3 mois, on se fait un week-end dans la laine, avec Alissou, Tric*obsession, et Isabelle.

Le programme était ambitieux: virée à la vente de Bart et Francis à Courtrai, filage, tissage, tricot et nalbinding grâce à Isabelle qui avait bossé dur sur le sujet.

Du poil de mouton, du thé, des rouets, des peignes, des copines: la meilleure recette du monde.

Eh bien, on a fait tout le programme. On a trouvé à l'unanimité que "la laine à lopi ça gratte sa mère", "la soupe de carottes à la coriandre, ça déchire", "les aiguilles à nalbinding ça tue les doigts, mais c'est trop fun", "le carott cake d'Alice est meilleur qu'à London, même sans glaçage". Et à part pour la soupe de carottes, Fa2ny pourra confirmer.

Filage près de la cheminée sous le regard du petit Bearnabé de Tric*obsession (avec salopette en tweed rouge et bandana en cachemire colourmart !)

Et même après le départ des filles, j'ai prolongé le plaisir en filant jusqu'à la fin des dernières braises.

Et sinon, oui, on peut dire que la récolte a été bonne à la vente de laine...

En trois jours, les mitaines étaient terminées, lavées, prêtes à l'usage.

 J'ai sauté une ligne au début des explications, il manque donc la bordure dents de chat du bas, mais ça ne nuit pas à l'aspect final.

Suzie's reading mitts, disponible gratuitement sur Ravelry

Ma laine étant un plus plus épaisse, j'ai monté 6 mailles de moins que la plus petite taille, et l'ajustement est parfait.

J'ai retrouvé deux livres dont je ne me servirai pas. Ecrivez-moi si vous êtes intéressé(e), de préférence en utilisant le formulaire "contacter l'auteur" en haut à droite.

Ils sont proposés à 8 euros pour les deux, 5 euros l'un. Frais d'envois à prévoir en plus, ou remise en main propre dans le nord de la France. Ils sont tous deux en excellent état.

Après le mini tissage, voici le grand modèle:

Je cherche à réaliser une pièce de 2m sur 80cm dans laquelle je compte tailler ( peur ...) pour coudre un vêtement.

J'ai choisi un fil à base de soie pour la trame, j'aime beaucoup le rendu, mais le fil est assez fragile et casse de temps en temps. Pas grave, puisque ce tissu n'a pas besoin d'être réversible, et j'apprends ainsi à faire des raccords.

Ashby avance bien, j'aurai bientôt terminé la bordure.

Les torsades, c'est bien joli, mais ces jours de neige obligent à revoir l'ordre des priorités.

Mitaines bien chaudes en laine filée au fuseau (il y a un an et demi), tricotées un-demi numéro en-dessous pour ne laisser aucune chance au froid. A peu près une soirée par main: je serai équipée pour la semaine à venir.

Il aurait été étonnant que le domaine du tissage n'empiète pas sur le travail du bois.

Eh bien c'est fait. Comme toujours, je suis partie d'un problème concret: la semaine dernière, j'ai monté une longue chaine de 2m50 sur 80cm, avec le peigne le plus fin, et l'intention d'utiliser en chaine et trame le même fil à base de soie.

Gros soucis lors des premiers passages de navette: le résultat ne me plaisait pas du tout. J'ai pu trouver par chance un autre fil qui s'accordait bien avec le premier, mais je me suis dit qu'avec un échantillon, j'aurais tout de suite pu rectifier mon choix.

Or monter un échantillon sur le Harp, ça me parait vraiment un trop gros travail.

Donc, direction les chutes de bois, branchement de la scie à chantourner, et voilà:

un mini métier à tisser, qui reprend les trois écartements de peignes dont je dispose, qui me permettra de choisir les bons paramètres et de tester les associations de fils.

Il est tout petit (27cm sur 15), hyper léger mais il fait le job.

( eh oui, j'ai voulu fixer la barre avec une vis, mais mauvaise idée...)

J'ai pu enfin donner sa tige définitive au fuseau en bouleau madré.

Et comme j'ai pu trouver du noyer bien foncé, il était inutile d'ajouter du brou de noix. Et franchement, j'aime mieux quand mes fuseaux montrent le bois, simplement le bois, juste protégé par une couche de cire incolore.

C'est un assez grand modèle, de 24cm de haut et 26 grammes, à très grande inertie.

Et pour la petite histoire, le bouleau madré de Norvège doit ses marbrures aux marques laissées dans le bois par la montée de sève du printemps.

Dans la foulée, j'ai monté sur le tour un morceau d'if, et là, honnêtement, même au bout d'une heure, je n'ai pas trouvé le mode d'emploi de ce bout de bois. Il a sans cesse réagi bizarrement, comme s'il se décentrait ou se voilait.

Au final, j'ai réussi à en sortir un fuseau bien équilibré, en maintenant sans cesse le bois de la main gauche pendant que la droite tenait les outils.

C'est un mini modèle de 21 grammes et 20 cm de long, à qui il manque encore un bol assorti.

Ils devraient le noter sur la page de commande du patron: le châle Ashby, ça n'est pas pour les mauviettes !

On commence par la bordure à torsades, et quand on commence à comprendre la logique du truc et comment croiser les mailles, clac, on ajoute des rangs raccourcis EN PLUS du point d'aran.

Pas de tout repos, mais le résultat est à la hauteur de l'effort consenti.

Voilà un tag que j'utilise rarement sur Ravelry, en fin de compte. Si j'adore filer ma laine, j'ai souvent du mal à l'utiliser: à vouloir être sûre de lui trouver le projet idéal, je finis pas la laisser trainer dans le tiroir des trésors "pour plus tard".

Mais là, je me lance.

D'abord avec le châle Ashby en laine teinte en plusieurs fois, assemblée au cardage puis filée en deux brins. Après vérification, c'est la première fois que je tricote des torsades avec "my handspun", et j'aurais dû m'y mettre avant ! Les irrégularités du filé main donnent une texture inédite aux points complexes, et les variations de couleurs sont bien mises en relief.

Et j'ai terminé le casting du prochain tissage: les 115 grammes de mérinos Hot lips semblent drôlement bien s'entendre avec des pelotes de pure laine Pingouin rose vif. Je vais tenter de les associer à la fois en trame et en chaine, et comme j'ai PLEIN de rose vif, je peux envisager une grande pièce (ce que je préfère aux écharpes riquiqui).

Toutes ces couleurs sont bien claquantes: c'est que du côté du lopi, j'ai commencé la traversée du buste tout en jersey anthracite...

J'ai farfouillé dans le stock de bois et fait des essais de teintes.

Du premier plan au dernier: noyer passé au brou de noix, noyer naturel, hêtre passé au brou de noix (trop trop moche !), et ma fusaïole chérie en bouleau madré.

Verdict évident: ce sera du noyer passé au brou de noix, puis ciré.
Mais pas cette tige-là, elle est trop fine pour ce fuseau. Il va falloir réapprovisionner, on dirait.

Voilà le type de bois dont je rêvais avant même de toucher mon premier outil de tournage, pour avoir passé des heures à regarder des fuseaux de bois précieux chez Spanish Peacock, Greensleeves ou Cascade.

Futur fuseau tibétain en bouleau madré de Norvège (Bird's eye birch)

C'est déjà beau sur le carrelet brut de sciage, mais alors, une fois poncé et ciré !

Ces pièces ont reçu une triple couche de cire, j'ai cherché à obtenir un aspect glacé. Mais alors, gros problème: dans quoi tourner la tige ?

Plutôt érable sycomore tout blanc ?

Plutôt bois exotique tirant sur le rouge ?

Pour l'instant, je ne suis pas convaincue, je vais donc continuer à chercher...

Edit de 21h11: Je suis d'accord avec vous, Lise et Lillinoise, il faut du foncé. Mais la nuance rouge me gênait, j'ai cherché un marron "plus froid" et j'ai trouvé. Ce sera du noyer, passé au brou de noix pour obtenir une teinte encore plus foncée. Je ne dois pas me rater, je n'ai qu'un seul bout de 30 cm...