J'ai vaincu la bête !
Cette vieille mémère de machine à tricoter Singer (elle a le même âge que moi...) a bien failli quitter la maison. Cet hiver, après de nombreuses heures décourageantes et le sacrifice de quasiment tous mes ongles, je m'étais donné 6 mois pour réussir à l'utiliser ou la revendre.
Je m'étais promis avant toute décision hâtive de prendre le temps de démonter, nettoyer puis remonter toutes les aiguilles (180 quand même ), ce que j'ai fait la semaine dernière, après la rencontre hebdomadaire du tricot-thé. Fanny avait vaincu la sienne, de bête, et ça m'avait donné l'impulsion de m'y remettre.
Après remontage de toutes les aiguilles (180, hein), épandage d'huile à machine à coudre sur tous les points névralgiques de LA CHOSE, et quelques heures de vol fastidieuses et à nouveau cruelles pour mes ongles (ils avaient résisté à la pose et au jointement du carrelage de la salle de bain, ils ont capitulé ici), le sort en était scellé: j'ai mailé mes copines pour savoir si quelqu'un voulait hériter de la bête, en attendant de poser une petite annonce.
Mais voilà: par acquis de conscience, après des encouragements renouvelés de Fanny, je me suis rassise devant le truc, et ça marche ! Plus je l'utilise, plus ça marche, j'imagine l'huile à machine à coudre se répandre dans les petits recoins et remettre en forme cette vieille mamie. Aurait-elle eu la trouille de changer de foyer ? Je me demande...
Résultat du combat: en une après-midi, un dos de pull en coton, avec diminutions quadruples à 12 mailles des bords. C'est un modèle Phildar qui contenait les explications pour machine à tricoter, ça simplifie les choses.
Bon, en réalité, je me suis rendue compte le lendemain que le dos était beaucoup trop long, et il m'a fallu 2 jours pour remonter les mailles sur la machine, retrouver mes marques (j'ai cru pendant un moment être revenue au point de départ, et être incapable de retrouver la technique), et venir à bout du morceau.
En fait, Mamie Singer, il suffit de ne pas la brusquer, de tirer gentiment sur son chariot, de bien vérifier après chaque rang qu'aucune maille n'a sauté, que le fil est bien en place et les poids au bon endroit. Bref, de ne pas s'y prendre comme une brute épaisse...
Les ongles de mes index vont pouvoir retrouver un peu de sérénité...et mon stock de laines fines à décourager les plus méritantes a peut-être une chance de rétrécir.